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RSF: Un nouveau record inquiétant du nombre des journalistes détenus Zaina Jnina


 RSF: Un nouveau record inquiétant du nombre des journalistes détenus  Zaina Jnina 

jeudi 15 décembre 2022 - 00:00 

Alors que le nombre de journalistes emprisonnés avait déjà atteint un record historique en 2021, les chiffres ont continué de progresser cette année pour atteindre 533 journalistes incarcérés pour avoir exercé leur métier, selon le bilan annuel de Reporters sans frontières (RSF) publié ce mercredi. Une hausse inquiétante.  Le bilan de RSF a ainsi dévoilé qu’un total de 533 journalistes ont été détenus, dont 78 sont des femmes, soit 13,4 % de plus que l’année dernière, en plus de 65 otages, 57 journalistes tués et 49 disparus, rien qu’en 2022. C’est un record sans précédent, « une hausse historique », ont déclaré les auteurs du document rendu public ce mercredi 14 décembre, qui soulignent qu’à peine plus d’un tiers des journalistes détenus a fait l’objet d’une condamnation. Les autres (63,6 %) sont en détention sans avoir été jugés.  Plus de la moitié des journalistes sont détenus dans cinq pays uniquement, en l’occurrence la Chine, « où la censure et la surveillance ont atteint des niveaux extrêmes, reste la plus grande prison de journalistes au monde » avec 110 journalistes incarcérés, suivie par la Birmanie détenant 62 journalistes, l’Iran avec 47 détenus, « signe aussi d’une répression majeure » le Vietnam 39 et la Biélorussie 31. L’Iran, devenu la troisième plus grande prison au monde pour les journalistes, est le seul pays qui ne faisait pas partie, l’an dernier, de ce « sombre palmarès », a fait savoir l’organisation de défense de la liberté de la presse, qui tient ce bilan annuel depuis 1995.  Ceci dit, environ 45 % des journalistes sont détenus en Asie et plus de 30 % le sont au Maghreb et au Moyen-Orient. La répression s’est aussi fortement accrue en Russie, depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022. A noter que les 533 journalistes incarcérés sont répartis en trois catégories : les journalistes professionnels (432), les journalistes non professionnels (83) et les collaborateurs des médias (18).  Pour Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, « les régimes dictatoriaux et autoritaires effectuent un remplissage accéléré de leurs prisons en incarcérant des journalistes. Ce nouveau record du nombre de journalistes détenus confirme l’impérieuse et urgente nécessité de résister à ces pouvoirs sans scrupules et d’exercer notre solidarité active avec tous ceux qui portent l’idéal de liberté, d’indépendance et de pluralisme de l’information ».  Notamment en hausse, le nombre des journalistes tués a augmenté à 57 personnes, dont 50 hommes et 7 femmes qui « ont payé de leur vie leur engagement pour informer en 2022 », soit une croissance de 18,8 % comparée à 2021. Le document souligne que le déclenchement de la guerre en Ukraine est l’une des raisons majeures contribuant à cette hausse, où, lors des six premiers mois, 8 journalistes ont été tués. Le nombre des journalistes tués en zones de conflit représente désormais près de 35 % des tuées contre 32 % l’an dernier.  Le bilan révèle que plus de 6 journalistes sur 10 (64,9 %) ont perdu la vie dans des pays considérés comme en paix en 2022. Cette augmentation est justifiée, partiellement, par la levée des restrictions de déplacement relatives à la pandémie de Covid-19 et par le fait que les journalistes sont repartis en nombre, sur les terrains de reportage. Le Mexique, à lui seul, a recensé 11 journalistes assassinés, soit environ 20 % du nombre total, notant que les femmes n’échappent pas non plus à ce destin fatal. Elles représentent, en 2022, plus de 12 % des tuées.  Les auteurs ont rappelé que la Syrie, le Yémen, l’Ukraine, le Haïti, le Brésil et le Mexique sont considérés comme les pays les plus dangereux en précisant que plus de la moitié des journalistes assassinés ont été tués, cette année, en Amérique.  Quant aux otages, au moins 65 journalistes et collaborateur des médias sont actuellement retenus en captivité dans le monde. Toutefois, ce nombre reste stable par rapport à l’an écoulé, a indiqué le bilan et se concentre dans trois pays du Moyen-Orient. Les principaux preneurs d’otages sont ainsi le soi-disant « Groupe Etat Islamique » (28), les groupes « Al-Nosra, Al-Qaïda, forces soutenues par les Turcs, autorités autonomes kurdes, JNIM… » avec 14 otages, les « Houthis » avec 10 journalistes en captivité, le « Groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS) » détenant 8 journalistes et les « Groupes armés indéterminés » qui ont 5 journalistes en otage.

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